Atelier Journal d‘un autre


L’album de famille revisité

Atelier photographique scolaire ou grand public

Un atelier proposé par Anne-Lore Mesnage & Frédéric Lecloux, photographes

Atelier Journal d'un autre
Atelier Journal d’un autre

La photographie vernaculaire est le plus souvent appliquée ou fonctionnelle, c’est-à-dire utilitaire. La famille est l’un de ses principaux lieux de production ou de circulation, elle est donc aussi domestique. Mais surtout, elle se situe hors de ce qui a été jugé le plus digne d’intérêt par les principales instances de légitimation culturelle. Elle se développe en périphérie de ce qui fait référence, compte et pèse dans la sphère artistique. Elle est l’autre de l’art.
– Clément Chéroux, Vernaculaires, Essais d’histoire de la photographie, Le Point du Jour, 2013.

Présentation

Ouvrir un album de famille reste un moment de partage intense qui fait d’emblée appel à la mémoire et à l’imaginaire. Les adultes y retrouvent des souvenirs. Les plus jeunes les phantasment.

Et pourtant on ne lui accorde souvent pas de valeur artistique. Pour faire mentir cette idée reçue, l’atelier propose aux publics de sortir leurs albums des placards et de les prendre pour matériau de jeu, de questionnement et d’éveil au sens de l’image, et particulièrement à la place de la photographie dans la construction d’un parcours familiale ancrée dans un ou plusieurs territoires.

La proposition est née du goût des photographes pour la force évocatrice et narrative des photographies de famille. Un goût qu’Anne-Lore Mesnage développe dans sa série « The Ghost Club », où elle utilise des portraits issus de ses archives familiales pour faire jaillir leurs spectres dans les paysages contemporains qu’elle traverse. Quant à Frédéric Lecloux, voilà plusieurs années qu’il collecte des diapositives tantôt trouvées, tantôt sauvées de la benne à ordure ou plus rarement achetées, et dont il a tiré sa série « Journal d’un autre ». Ce goût, l’une et l’autre souhaitent le partager avec un large public.

Les participants apporteront ainsi un nombre libre d’images issues de leurs albums et archives familiales, qui les marquent pour quelque raison que ce soit : le souvenir qu’elles évoquent, le mystère qu’elles recèlent, leur anonymat, leur banalité, leur charge d’émotion, leur attrait esthétique, leur importance historique ou au contraire leur absence de contexte, etc.

À partir de ces images une réflexion sera initiée avec les photographes autour de différentes questions : que représentent-elles, pourquoi ont-elles été ressorties, que savons-nous de ce qu’elles racontaient jadis, que peuvent-elles raconter aujourd’hui, que peuvent-elles devenir ? Les échanges que susciteront ces questions permettront de réactualiser ces documents oubliés, dont les habitants sont les premiers détenteurs mais sans lesquels notre histoire collective serait incomplète.

Aidés par les outils narratifs proposés par les photographes, les participants seront alors invités à associer ces images les unes aux autres pour raconter des histoires, partiellement ou totalement imaginaires, fictionnelles, poétiques, fantastiques, etc., en lien ou non avec un texte dont l’écriture peut s’intégrer à l’atelier, et suffisamment ouvertes pour que le lecteur puisse en imaginer sa propre histoire.

Cet atelier permettra en outre de réfléchir à la pérennité des supports de notre mémoire collective à l’ère des flux numériques, à la valeur patrimoniale de la photographie vernaculaire et aux questions de droit à l’image.

La restitution de l’atelier pourra se faire, en fonction des souhaits des participants et de leurs familles, sous forme de projection ou d’exposition publique, scolaire ou privée, sur les plateformes numériques du Parc des Baronnies, des écoles ou des photographes, ou rester strictement confidentielle.


Profil des participants

Atelier scolaire : classes de primaire, collège et lycée

Atelier tout public : toute personne intéressée par les questionnements proposés.

Pré-requis

Posséder des archives photographiques familiales sous forme de tirages papier ou de fichiers numériques. Et avoir l’autorisation de les utiliser pour l’atelier.

Finalité

Mettre en lumière la valeur patrimoniale d’un album de famille et le rôle de la photographie dans le lien au territoire.

Apprendre à lire la photographie.

Apprendre à raconter une histoire avec des photographies et à la partager avec un lecteur.

Pratiques abordées

Analyse et critique d’images, éditing, notion de série et de narration, rapport texte/image, construction d’un sens ouvert et transmissible.

Discussions individuelles et collectives.

Durée et horaires

4 séances de 3 heures. Durée aménageable en fonction des demandes.


Télécharger le programme de l’atelier au format pdf.